Meet Clément : Tour Manager EN /FR
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Step into Clément’s fast-paced, high-pressure world of tour management! From wild backstage moments to the toughest challenges on the road, discover what it really takes to keep a band’s tour running smoothly. Passion, sacrifice, and unforgettable experiences, this behind-the-scenes look is a must-read!
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Plonge dans le monde intense et sous pression de Clément en tant que régisseur de tournée ! Des moments fous en coulisses aux défis les plus difficiles sur la route, découvre ce qu’il faut vraiment pour faire tourner une tournée sans accroc. Passion, sacrifices et expériences inoubliables, cette immersion dans les coulisses est un incontournable !

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Can you explain exactly what your role as a tour manager involves?
Well, the tour manager is the link between the artist, their tech crew, and the venue or festival organizers hosting us. I handle all the logistics to make sure the touring team and the equipment arrive on time at the venue or festival. I also ensure that the technical conditions on-site match the touring team’s requirements and that we’re welcomed with at least a minimum level of comfort, always based on what the crew needs.
What are the essential skills for this job?
Good question… I’d say you need to be a people person, someone who genuinely enjoys taking care of others. You also need to have a big-picture mindset. Having technical knowledge in various areas is key so you can understand and communicate with everyone effectively. There’s also a “political” side to it because we’re constantly negotiating, especially in France ☺. And above all, you need to function on very little sleep. They say the tour manager is the first one up and the last one to bed.
What are the biggest challenges you face daily?
The toughest part is probably the mental pressure. Being a tour manager means being responsible for everything, or at least a huge part of what happens on a show day. The rest is fine. Our job is basically about solving problems. Honestly, when everything runs smoothly, it almost feels boring. 😆
What do you love most about your job?
I love meeting people, getting to know new faces every day, and traveling. I’m addicted to this lifestyle, it’s kind of outside the norm. We live in a way that’s totally different from most people, and it’s incredibly rewarding. I also love the idea of helping create something that, in a way, gives people a break from their worries, even if just for one night. During the concert, I’m always at the side of the stage, so I get to see the excitement in the audience’s eyes, that’s priceless.
How do you manage the coordination between artists, technicians, and different service providers on tour?
Well, it’s simple: I spend my days sending emails and making phone calls. Being a tour manager is 70% prepping for shows and 30% being on the road.
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Peux-tu nous expliquer en quoi consiste exactement ton rôle de régisseur de tournée ? Alors, le régisseur de tournée est le lien entre l’artiste, son équipe technique et l’orga qui va nous accueillir en concert. Je m’occupe de la logistique pour que l’équipe de tournée et le matériel arrivent en temps et en heure à la salle ou au festival. Je m’assure que les conditions techniques sur place correspondent aux besoins de l’équipe de tournée et que nous soyons accueillis dans un minimum de confort, toujours selon les besoins de l’équipe de tournée.
Quelles sont les compétences indispensables pour exercer ce métier ? Bonne question… Je dirais qu’il faut aimer les gens, aimer prendre soins des gens qui nous entourent. Il faut avoir une bonne vue d’ensemble. Il faut également avoir des connaissances techniques dans tous les domaines pour comprendre et se faire comprendre de tout le monde. Il y aussi un aspect « politique » parce que nous sommes très souvent dans la négociation, surtout en France ☺. Et il faut surtout ne pas avoir besoin de beaucoup de sommeil. On dit que le/la régisseur/euse est la première personne levée et la dernière couchée.
Quelles sont les plus grandes difficultés que tu rencontres au quotidien ? La plus grosse difficulté est très probablement la pression psychologique. Être régisseur de tournée c’est être responsable de tout, du moins d’une très grande partie de ce qu’il se passe lors d’une journée de concert. Le reste, ça va. Notre métier consiste à régler les problèmes en quelque sorte. Quand tout roule s’en est presque ennuyeux 😀
Qu’est-ce qui te plaît le plus dans ton travail ? J’aime le contact avec les gens, le fait de rencontrer de nouvelles personnes tous les jours, de voyager. Je suis accro à cette vie un peu en marge de la société. On a un mode de vie hors du commun. C’est hyper enrichissant. J’aime aussi l’idée de participer à la fabrication de quelque chose qui va, en quelques sortes, vendre du rêve au gens, leur faire oublier leurs soucis le temps d’une soirée. Pendant le concert je suis toujours en bord de scène. Je peux donc voir les étoiles dans les yeux des gens et ça, ça n’a pas de prix.
Quelle est la clé pour entretenir une bonne relation avec les groupes que tu accompagnes ? Je n’en ai aucune idée… Je me contente d’être moi-même. Des fois ça marche, d’autres fois non.
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Have you ever had tensions with a band or a crew member? How did you handle it?
That kind of thing happens a lot in this industry. We work long hours, barely sleep. Like I mentioned earlier, there’s a lot of pressure on our shoulders. All of that creates a mix that can be pretty intense at times. But it always gets sorted out by the end of the day, usually over a drink, where we take the time to clear the air if needed. When we’re on tour, the crew is like our second family. And just like in any family, little habits or quirks can start to get on people’s nerves. But we talk it out, and it gets resolved. Communication is everything in this job.
Do you have a standout story with a particular band?
Oh, I’ve got tons. That’s one of the best things about this job, you experience crazy moments almost every day. Here’s one, metal-related: I was at Greenfield Festival with Avatar. At one point, I took a break to watch a band play. Then this deep voice next to me goes, “That hits hard, huh!?” It was James Root (Slipknot’s guitarist) who had just sat down beside me. We ended up watching the show together for about 15 minutes, just chatting.
What’s been the easiest tour to manage and why?
Honestly, I have no idea… I’ve never ranked my tours by difficulty. Hard to give you an answer on that one.
On the flip side, what was the most challenging tour and what obstacles did you have to overcome?
Now that, I do have an answer for. I won’t name the artist, but I once worked on a tour where, almost every day, I’d hear: “If I don’t get this, I’m not playing tonight.” And it was always about trivial things. The artist never actually followed through on the threats, but having that constant sword hanging over my head was tough to deal with. Everyone was always on edge. It’s not the kind of vibe you want on tour.
Can you tell us about a major unexpected situation on tour and how you handled it?
Off the top of my head, I’d say the time when the Swiss police came up to me after a technical inspection of our tour bus and told me it wasn’t up to code. Neither was the trailer. They said it wouldn’t be allowed back on the road until everything was sorted out. The problem? We still had a week left on the tour. So, with the band’s management, we had to scramble to find another bus—fast. Luckily, we found one the same evening, and it got us through the rest of the tour.
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Est-ce qu’il t’est déjà arrivé d’avoir des tensions avec un groupe ou un membre du staff ? Comment as-tu géré la situation ? C’est quelque chose qui arrive fréquemment dans ce milieu. Nous travaillons beaucoup, nous dormons très peu. J’en parlais tout à l’heure, nous avons pas mal de pression sur les épaules. Tout ça crée un cocktail pas ouf par moment. Mais ça se règle toujours une fois que la journée est terminée, souvent autour d’un verre, où l’on prend toujours le temps de mettre les choses à plat quand c’est nécessaire. Il faut savoir que, quand nous ne sommes pas chez nous, nous passons notre temps avec l’équipe de tournée avec laquelle nous travaillons. C’est notre 2eme famille. Et, comme dans toutes les familles, les petits défauts des uns et des autres peuvent finir par irriter un peu. Mais on s’en parle et ça se règle. La communication est hyper importante dans nos métiers.
As-tu une anecdote sur un moment marquant avec un groupe en particulier ?
J’en ai des tas. C’est le côté génial de ce métier : on vit des moments de fou presque tous les jours. Je vais t’en donner une là, liée au métal : J’étais au Greenfield Festival avec Avatar. À un moment je me suis posé pour regarder le groupe qui jouait. Puis une grosse voix à côté de moi m’a dit « ça envoi hein !? ». C’était James Root (guitariste de Slipknot) qui venait de se poser à côté de moi. On a passé 15min à regarder le show en discutant.
Peux-tu nous parler d’un imprévu majeur qui t’est arrivé en tournée et comment tu as trouvé une solution ? Là, comme ça je te parlerais de la fois où la police suisse est venue me voir, après avoir fait passer un contrôle technique au bus, pour me dire que le bus n’était pas aux normes, la remorque non plus, et qu’il ne reprendrait pas la route avant d’avoir réglé tout ça. Sauf qu’il nous restait 1 semaine de tournée. Avec le management du groupe on a dû trouver un autre bus en urgence, qui est arrivé le soir même et qui nous a permis de finir la tournée.
Quelle a été la tournée la plus facile à gérer et pourquoi ? Je n’en ai aucune idée… Je n’ai jamais hiérarchisé les tournées que j’ai fait par ordre de difficulté. Difficile de te donner une réponse.
À l’inverse, quelle a été la tournée la plus compliquée et quels défis as-tu dû surmonter ? Là, j’ai une réponse. Je ne nommerais pas l’artiste. Mais j’ai fait une tournée où, presque tous les jours j’avais le droit à : « si je n’ai pas ça, je ne joue pas ce soir ». Et il s’agissait toujours de choses insignifiantes. L’artiste n’a jamais mis ses menaces à exécution. Mais cette épée de Damoclès constante au-dessus de la tête n’était pas simple à gérer. Tout le monde était constamment sous tension. Ce n’est pas ce qu’il y a de plus agréable à vivre.

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What’s your best tour memory?
I’ll give you the same answer as for the most memorable moment, I have hundreds of great memories, and it’s really hard to pick just one.
What time do you arrive at the venue on a show day? What’s your routine?
It really depends on the get-in time (the official start of our workday). But I always make sure to get into the venue before the rest of the crew. That way, I can scout the space and make sure I know where everything is so I can guide the team when they arrive. I check that everything we requested for the backstage and stage setup is there. Then I set up my workstation. When the time comes, I oversee the unloading and setup of our gear. In the afternoon, we usually do soundcheck, which allows us to adjust the lights and sound for the show. After that, it’s all about the audience ☺.
On average, how many people are in the technical crew on a tour like Landmvrks? (Because I saw a lot of people at the Olympia show, and the amount of gear was insane!)
For Landmvrks, our touring tech crew is 11 people. But the Olympia show was a special one, Paris gigs always are. That night, we had around 30 people working on the show.
Can you give us an idea of how much gear is transported on a tour? (Weight, trucks, etc.)
The size of the touring setup always depends on the venues we’re playing. But here’s a rough estimate by venue type:
- Clubs (venues under 500 capacity): Around 6-7m³ of gear, transported in a van, which usually weighs about 500 kg.
- Mid-sized venues and Smacs (Scènes de Musiques Actuelles): Between 2 tons (a tour bus trailer) and 25 tons (a full semi-truck trailer).
- Zéniths and arenas: We’re talking about multiple semi-trucks, and for stadium shows, it can go up to dozens of trucks.
How do you handle logistics between each concert date?
We usually follow the same daily schedule, which helps make travel logistics easier. The mode of transport depends on the type of tour: Sometimes, we travel in a van, with both the crew and gear in the same vehicle. Other times, we use a tour bus, often with a trailer for equipment. In some cases, there’s no trailer, but we have one or more trucks carrying the gear separately.
There are also tours where the crew flies or takes a train, while the equipment is either provided by the local promoter or transported by truck.
No matter the setup, I always set departure times in advance and communicate them to the whole team several days, or even weeks, ahead of time to avoid surprises. But, of course, unexpected things can always happen. In those cases, the key is always staying one step ahead so we can react as quickly as possible.
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Quel est ton meilleur souvenir de tournée ? Je vais te donner la même réponse que pour le moment marquant. J’ai des centaines de bons souvenirs et c’est hyper difficile d’en tirer un de tout ça.
À quelle heure arrives-tu sur place lors d’une journée de concert ? Quelle est ta routine ? Ça dépend beaucoup du Get-in (l’heure de notre début de journée) que l’on a. Mais, je fais toujours en sorte de rentrer dans la salle avant les autres membres de l’équipe. Ça me permet de faire le repérage des lieux pour pouvoir, ensuite, orienter tout le monde dans la bonne direction. Je vérifie que ce que l’on a demandé en loges et sur scène est bien là. Ensuite j’installe mon bureau. Puis, le moment venu, je supervise le déchargement et l’installation de notre matériel. Généralement, dans l’après-midi on fait les balances. Ce qui nous permet de régler les lumières et le son pour le concert du soir. Le reste, le public est là pour y assister ☺
En moyenne, combien de personnes composent l’équipe technique sur une tournée comme celle de Landmvrks par exemple (parce que j’ai vu beaucoup de monde à l’Olympia et une tonne de matos c’était assez impressionnant) ? Dans l’équipe technique de Landmvrks nous sommes 11, en tournée. L’Olympia c’était une date particulière, comme toutes les dates parisiennes. Là, nous étions une trentaine à travailler sur le show.
Peux-tu nous donner une idée du volume de matériel transporté sur une tournée ? (nombre de kilos, camions, etc.) Le volume du kit de tournée dépend toujours du type de salles dans lesquelles on va jouer. Mais, pour te donner un ordre d’idée, voilà une moyenne par type de salle. Dans les clubs (les salles de moins de 500 personnes) il y a environs 6-7m3 de matériel, dans un van, ce qui fait, en moyenne, 500kg. Pour les salles et les Smacs on va être entre 2 tonnes (remorque d’un tourbus) et 25 tonnes (une semi-remorque). Ensuite on passe au Zénith et aux arénas où il est question de plusieurs semi-remorque (ça peut aller jusqu’à plusieurs dizaines pour les stades).
Comment gères-tu la logistique entre chaque date de concert ? En général, nous avons le même planning tous les jours. Ce qui nous permet de gérer plus facilement les déplacements. Pour ce qui est des moyens de transport, tout dépend du type de tournée. Ça peut être en van, avec l’équipe de tournée et le matériel dans le véhicule. Ça peut être en tourbus, avec une remorque pour le matériel. Ou sans remorque mais avec un ou plusieurs camions pour le matériel. Il y a également des tournée où l’équipe se déplace en train (ou en avion) et avec le matériel fournis par l’organisateur ou transporter en camion.
Dans tous les cas, je défini l’heure de départ à l’avance et la communique à toute l’équipe plusieurs jours, voir plusieurs semaines, à l’avance. Ce qui permet d’éviter, généralement, les mauvaises surprises. Mais, comme pour tout le reste, il peut y avoir des imprévus. Dans ce cas-là, il faut toujours avoir une longueur d’avance pour pouvoir rebondir le plus vite possible.
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What advice would you give to someone who wants to become a tour manager?
Don’t become a tour manager 😆. Jokes aside, you really have to be passionate about it. You can’t be afraid of the physical demands of the job, and you have to be ready to make sacrifices. Like I mentioned before, this industry comes with an unconventional lifestyle, but that also means sacrificing parts of your personal life. You miss a lot of key moments with your family, birthdays, weddings, funerals, family gatherings, you name it.
Is there an artist or band you’d love to tour with?
I haven’t really thought about that in a while… But I think I’d love to go on tour with a huge international band I grew up with, like Slipknot, SOAD, Korn, or Blink-182, just to see how such massive touring operations work from the inside.
How do you see your job evolving in the coming years?
I’d love to see a stronger focus on the human side of things. Some of the old toxic habits in this industry still pop up from time to time. Things are moving in the right direction, but mental health needs to be taken more seriously. Another big shift is that more women are stepping into this role, which is awesome! But again, some outdated behaviors still need to go. Overall, things are changing for the better. There’s still work to do, but we’re on the right path.
And I don’t think tour management is one of those jobs that will be replaced by AI anytime soon ☺.
What would be the next ideal step in your career?
I’ve pretty much achieved all the goals I set for myself when I started in this industry. So the next ideal step would be finding a position that allows me to spend more time at home with my family. I have kids to watch grow up. But honestly, the best next step will be the one that feels right when the opportunity comes, just like I’ve done throughout my whole career.
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Quels conseils donnerais-tu à quelqu’un qui veut devenir régisseur de tournée ? De ne pas faire régisseur de tournée 😆. Plus sérieusement, il faut clairement être passionné. Ne pas avoir peur de faire un métier physique. Et ne pas avoir peur de faire des sacrifices. Comme je le disais précédemment, c’est un milieu dans lequel nous avons un mode de vie hors du commun. Mais ça implique des sacrifices dans notre vie personnelle. On loupe beaucoup des moments clefs avec nos familles (anniversaire, mariages, enterrement, réunion de famille….etc).
Y a-t-il un artiste ou un groupe avec lequel tu rêverais de partir en tournée ?
Je crois que ça fait un moment que je ne me suis pas posé la question…J’aimerais bien partir avec un gros groupe international, avec lequel j’ai grandi (Slipknot, SOAD, Korn, Blink 182) pour voir comment fonctionne d’aussi grosses machine de l’intérieur.
Comment vois-tu l’évolution de ton métier dans les prochaines années ? J’aimerais qu’on se concentre plus sur l’humain. Je trouve que les vieux démons de ce milieu sont encore trop présents par moment. C’est en train d’évoluer dans ce sens, mais la santé mentale devrait avoir une place plus importante dans la façon d’aborder les choses. C’est aussi un poste qui est de plus en plus occupé par des femmes, ce qui est mortel ! Mais, là aussi, il y a encore trop souvent de mauvaises habitudes qui persistes. D’une manière générale, les choses évoluent dans le bon sens. Il y a encore du taff, mais on a pris le bon chemin.
Et je crois que le métier de régisseur de tournée ne fait pas partie des métiers menacés par l’IA ☺
Quelle serait la prochaine étape idéale dans ta carrière ? J’ai atteint quasiment tous les objectifs que je m’étais fixé quand j’ai commencé à travailler dans ce milieu. Donc, la prochaine étape idéale serait de trouver un poste où je pourrais passer plus de temps chez moi, avec ma famille. J’ai des enfants à voir grandir. Mais la vraie prochaine étape idéale sera celle que j’aurai envie de saisir quand elle se présentera, comme je l’ai toujours fait depuis le début de ma carrière.
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