EN
Look to Windward hit me like a freight train. Seriously.
This track is an emotional rollercoaster, you barely have time to sit down before you’re swept up by this deep, simmering tension, that airy piano floating above it all, and then, boom, it blows up in your face out of nowhere. Vessel’s voice is just spot-on, teetering between restraint and barely contained rage. I got chills, damn near teared up. I thought to myself, “Okay, if the rest of the album hits like this, we’re in for something massive.”

Spoiler alert: it doesn’t.

After that killer intro, Even In Arcadia quickly shifts gears into something way more tame, honestly, almost lukewarm. And that’s where the cracks start to show. Sleep Token used to hit us with complex song structures, bold mood swings, real intensity. Here, it feels like they locked themselves inside their own formula. Every track pretty much follows the same blueprint: soft opening, slow build-up, heavy metal climax, and that’s it. Rinse and repeat. After a while, it’s boring as hell.

And yet, everything’s tight. Too tight. The instrumentals are polished, the production’s clean, the vocals are flawless. But it lacks fire. I couldn’t shake the feeling that the band was just punching the clock, like, “we need to drop an album, so here it is.” Where’s the fire? The intoxication? That beautifully controlled chaos we fell in love with? What we get instead is a string of well-made tracks that don’t hit you in the gut. And when Sleep Token doesn’t hit you in the gut… there’s not much left.

Caramel? Nice in the moment, instantly forgettable. Damocles? Touching, sure, but way too tame. Past Self? Honestly, I checked out. Even the lyrics, usually so deeply introspective, end up running in circles. Yeah, Vessel’s worn out. Yeah, he’s drowning under the mask and the pressure. But the message keeps repeating itself, and after a while, it loses its edge.

FR
Look to Windward m’a mis une grosse claque. Vraiment. Ce morceau est un ascenseur émotionnel : t’as à peine le temps de t’installer que t’es déjà happé par cette tension sourde, ce piano qui flotte dans l’air, et cette montée qui t’explose à la gueule sans prévenir. La voix de Vessel est juste parfaite, entre retenue et rage contenue. J’ai eu un frisson, limite la larme à l’œil. Je me suis dit : “ok, s’ils enchaînent comme ça, l’album va être monumental.”

Spoiler : ils n’enchaînent pas comme ça.

Passé cette intro de malade, Even In Arcadia bascule rapidement dans un mode beaucoup plus sage, presque… tiède. Et c’est là que le bât blesse. Sleep Token nous avait habitués à des constructions complexes, des changements d’ambiance radicaux, une vraie intensité. Ici, c’est comme si le groupe s’était enfermé dans sa propre formule. Chaque morceau suit plus ou moins le même pattern : début tout doux, montée en tension, grosse rythmique metal pour le final, et hop, c’est plié. À force, ça devient boring as fuck.

Et pourtant, tout est propre. Trop propre. Les instrus sont chiadés, les prods sont soignées, les voix sont nickelles. Mais ça manque d’envie. J’ai vraiment eu cette sensation que le groupe faisait le job, sans passion, en mode “on doit sortir un album, alors voilà.” Où est passé le feu, l’ivresse, le chaos maîtrisé qu’on adorait chez eux ? Là, on a un enchaînement de beaux morceaux bien faits, mais qui ne prennent pas aux tripes. Et quand Sleep Token ne te retourne pas les tripes, ben il reste pas grand-chose.

Caramel ? Sympa sur le moment, mais oubliée aussitôt. Damocles ? Touchante, ouais, mais trop sage. Past Self ? Franchement, j’ai décroché. Et même les paroles, pourtant hyper introspectives, finissent par tourner en rond. Oui, Vessel est à bout. Oui, il doute, il étouffe sous le masque et sous la pression. Mais le message se répète, et à force, l’impact s’use.

EN
And then, BAM. The last two tracks hit. And that’s when it all wakes up.

Gethsemane starts off slow, like it’s luring you into a false sense of calm, and then suddenly it erupts in the kind of violent outburst we’d been waiting 30 minutes for. And then Infinite Baths… my god, Infinite Baths. That’s the track. It’s all there: the fragile piano, the suffocating build-up, the sacred atmosphere, the soul-ripping screams, that apocalyptic black metal finale. That one shook me. That’s where I found Sleep Token again. It’s raw, it’s honest, it’s filthy and divine all at once. And I thought to myself: “Why the hell isn’t the whole album at this level?”

So yeah, Even In Arcadia is a letdown. Not bad, don’t get me wrong. Just… frustrating. Like watching someone insanely talented coast on autopilot. You catch flashes of brilliance, but they’re diluted in this lukewarm sauce.
And maybe that’s the hardest part, feeling a band could go further, and knowing they’re holding back.

Rating: 3.5 out of 5 milkshakes

An opening that sells you a dream, a middle that drifts in circles, and a final act that absolutely slaps. This album honestly deserves to be remixed in reverse. Give it a spin for Look To Windward and Infinite Baths. The rest? Hit pause, think it over, and maybe come back when you’ve processed the melancholy.

FR
Puis là, BAM. Les deux derniers titres arrivent. Et là, c’est le réveil.

Gethsemane commence doucement, comme une fausse piste, et explose d’un coup dans un accès de violence qu’on attendait depuis 30 minutes. Et puis Infinite Baths, mon dieu… Infinite Baths. C’est LE morceau de l’album. Tout y est : le piano fragile, la montée étouffante, l’ambiance sacrée, les screams dévastateurs, le final black metal apocalyptique. Là, j’ai été secoué. Là, j’ai retrouvé Sleep Token. C’est puissant, c’est sincère, c’est crade et céleste en même temps. Et je me suis dit : “pourquoi tout l’album n’est pas à ce niveau-là ?”

Alors ouais, Even In Arcadia est décevant. Pas nul, attention. Juste… frustrant. Comme un mec ultra talentueux qui se repose un peu trop sur ses acquis. T’as des éclairs de génie, mais ils sont dilués dans une sauce un peu tiède. Et c’est peut-être ça le plus dur : sentir qu’un groupe est capable de mieux, et qu’il se retient.

Note : 3,5/5 milkshakes

Un début qui donne de faux espoirs, un ventre mou qui tourne en rond, et une fin magistrale. Un album qui mériterait d’être remixé à l’envers. À écouter pour Look To Windward et Infinite Baths, le reste, on peut faire pause, réfléchir, et revenir quand on a digéré le spleen.