Amenra – De Toorn / With Fang and Claw EN / FR

EN
(from a girl who’s not exactly a post-metal head… unless it’s Amenra)
Let’s be real: post-metal’s just not my jam. Too cerebral, too slow, not raw enough. But Amenra? They’re the exception. They hit me in the gut, every. single. time. And these two new EPs? Absolutely knocked the wind out of me.
Two chapters, four tracks. It feels like walking through hell and coming out on my knees, wrecked, but somehow cleansed.
FR
(par une meuf pas trop branchée post-metal… sauf quand c’est Amenra)
On va pas se mentir : à la base, le post-metal, c’est pas mon truc. Trop cérébral, trop lent, pas assez viscéral. Mais Amenra, c’est l’exception. Eux, ils me retournent à chaque fois. Et là, avec ces deux nouveaux EPs, j’ai pris une énorme gifle. Deux chapitres, quatre morceaux. Et l’impression de traverser l’enfer pour en ressortir à genoux, mais purifiée.
Amenra – De Toorn / With Fang and Claw
EN
EP 1 – De Toorn
This one’s all about grief, reflection, and that heavy weight you can’t shake off. It’s slow, deliberate, creeping under your skin.
“Heden” starts off like a heartbeat in slow motion. Whispered vocals, almost liturgical, float over a backdrop that rolls in like thick fog. You’re not sure where it’s heading, but it builds. Slowly. And when it finally breaks, it’s not just noise for the sake of it, it’s pain, cracked wide open. Colin’s voice isn’t just a scream, it’s a wound. It pulls you in, crushes you. And somehow, you want more.
“De Toorn (Talisman)” follows with a whole different energy, more forceful, almost militant. Less meditative than Heden, but just as intense. The tension builds again, but with that raw, solemn grace Amenra does so well. And when the guitars hit, all you can do is close your eyes and let it wash over you. It’s dark. It’s brutal. But so, so honest. Like a goodbye shouted into the void.
FR
EP 1 – De Toorn
Là, on est dans le recueillement, le deuil, le lourd. C’est lent, ça prend son temps, ça s’infiltre.
“Heden” commence comme un battement de cœur au ralenti. Des paroles susurrées, presque liturgiques, un fond sonore qui s’installe comme un brouillard. Tu te demandes où ça va, et puis ça monte. Doucement. Et quand ça explose, c’est pas du gros bruit gratuit. C’est une douleur qui s’ouvre. La voix de Colin, c’est pas juste un cri, c’est une plaie. Ça te happe, ça t’écrase. Et t’en redemandes.
“De Toorn (Talisman)” enchaîne avec une autre énergie, plus martiale, plus directe. Moins contemplatif que “Heden”, mais tout aussi chargé. Là encore, la tension monte lentement, mais avec cette espèce de dignité douloureuse qui est typique d’Amenra. Et quand les guitares s’abattent, t’as juste envie de fermer les yeux et de laisser couler. C’est sombre, brutal, mais tellement sincère. Comme un adieu crié dans le vide.
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EP 2 – With Fang and Claw
Here, we step out of introspection and into something more primal, more animalistic. The title doesn’t lie. This one bites.
“Forlorn” comes in heavy with a crushing doom vibe. You can feel the weariness, the bottled-up rage, the weight of it all. Then it wakes up, it hits, it crashes, it erupts. But the real killer? That clean vocal bridge halfway through. Pure, undiluted pain. That part sends chills down your spine and knocks the air out of your lungs. It’s heartbreakingly beautiful and gives the whole track insane depth. After that, every hit lands harder.
“Salve Mater” ends the journey. Short, sharp, and absolutely feral. No fluff, just raw fury, channeled with surgical precision. And still, there’s beauty in the darkness. Even when it screams, you can feel love behind it. A kind of desperate hope. Classic Amenra, raw, ruthless, and somehow… redemptive.
FR
EP 2 – With Fang and Claw
Là on quitte l’introspection pour quelque chose de plus incarné, plus animal. Le nom est pas volé. Ça mord.
“Forlorn” te cueille avec une ambiance doom bien lourde. Ça sent l’usure, la fatigue, la rage rentrée. Et puis ça se réveille, ça cogne, ça déferle. Mais ce qui tue tout, c’est le pont en voix claire au milieu du morceau : la douleur à l’état pur. Ce moment t’arrache des frissons, ça te coupe le souffle. C’est d’une beauté déchirante, et ça donne un relief dingue à la chanson. Après ça, tout tape encore plus fort.
“Salve Mater” clôt le voyage. Court, intense, ultra nerveux. Pas de fioritures : la rage brute, canalisée avec une précision chirurgicale. Y’a toujours cette beauté dans la noirceur, ce truc qui fait que même quand ça hurle, tu ressens de l’amour derrière. Une forme d’espoir désespéré. Amenra dans toute sa splendeur.

EN
Amenra in Images: Pain Made Flesh
With Amenra, nothing’s left to chance, especially not the visuals. To accompany De Toorn and With Fang and Claw, the band dropped three black-and-white videos that take the whole sonic experience even deeper. And honestly? They hit just as hard as the music. These aren’t just “aesthetic” clips, they’re a direct extension of their world. Every frame drips with pain, reverence, silence, and loss.
What hits you first is the ritual-like atmosphere, almost religious, but from another time, another realm. You see slowed-down, contorted bodies, often alone, filmed like wandering souls. Blurred faces, veils, suspended gestures. Men and women walking, falling, praying, gasping. Strong symbols, serpents, skulls, crowns of thorns, but never slipping into cliché. Everything feels loaded. Everything means something. And yet, nothing’s forced. You watch. You feel. You interpret, or not. But you don’t walk away untouched.
There’s something deeply physical about these videos. The body is front and center, often bare, vulnerable, slow, wounded. But this isn’t some polished or eroticized body. It’s real. Raw. Sacred, almost. Pain is written in every movement, every silence. It’s slow, sometimes painfully slow, but never empty. That rhythm pulls you in, forces you to slow down, to sink in, to feel.
The black-and-white visuals add a timeless, almost ghostly feel. You’re caught somewhere between dream and nightmare, pagan ritual and post-apocalyptic meditation. There’s mysticism, but rooted in flesh. A kind of spirituality made of bone, breath, and scream.
These aren’t videos you throw on in the background. You sit down. You watch. And you feel. Like their music, it’s not always comfortable. But it’s honest. Deep. And it leaves something gnawing at your gut.
FR
Amenra en images : la douleur incarnée
Chez Amenra, rien n’est laissé au hasard, surtout pas l’image. Pour accompagner De Toorn et With Fang and Claw, le groupe a livré trois clips en noir et blanc, qui prolongent et densifient l’expérience sonore. Et franchement, ils sont aussi intenses que la musique. C’est pas juste des visuels “esthétiques”, c’est une extension directe de leur monde. Chaque plan suinte la douleur, le sacré, le silence, la perte.
Ce qui frappe en premier, c’est cette ambiance rituelle, presque religieuse, mais d’un autre temps, d’un autre monde. On y retrouve des corps ralentis, désarticulés, souvent seuls, filmés comme des âmes errantes. Beaucoup de visages floutés, de voiles, de gestes suspendus. Des femmes et des hommes qui marchent, tombent, prient, suffoquent. Des symboles forts, le serpent, le crâne, la couronne d’épines, sans jamais tomber dans le cliché. Ici, tout est chargé. Tout est signifiant. Et pourtant, tout reste ouvert. Tu regardes, tu ressens, tu interprètes, ou pas. Mais tu ressors pas indemne.
Il y a quelque chose de profondément physique dans ces vidéos. Le corps y est central, souvent nu, offert, blessé, lent. Mais c’est pas un corps érotisé ou lisse, c’est un corps vrai, vulnérable, presque sacré. La douleur s’y lit dans les gestes autant que dans les silences. C’est lent, parfois très lent, mais c’est jamais vide. C’est ce rythme-là qui te happe, qui t’oblige à ralentir, à plonger, à sentir.
Tout est en noir et blanc, ce qui donne une dimension intemporelle, voire fantomatique à l’ensemble. On se sent dans un entre-deux : entre rêve et cauchemar, entre rituel païen et méditation post-apocalyptique. Y’a un côté mystique, mais ancré dans la chair. Une spiritualité de l’os, du souffle, du cri.
Ces clips-là, tu les regardes pas en fond pendant que tu fais autre chose. Tu t’assieds. Tu regardes. Et tu ressens. Comme leur musique, c’est pas toujours confortable. Mais c’est sincère, profond, et ça te laisse avec quelque chose dans le ventre.
EN
The Verdict?
I thought I was just gonna listen to a couple EPs, turns out, I lived through a ritual. A full-on passage. You don’t need to be into post-metal to feel this hit you like a freight train.
Amenra isn’t just sound, it’s an experience.
And hey, they’re playing Élysée Montmartre on May 15. If you’re going… don’t forget your heart. There’s a good chance it won’t make it out the same.
FR
Bilan ?
Je pensais écouter deux EPs, j’ai vécu une cérémonie. Une traversée. Pas besoin d’être fan de post-metal pour se prendre ça en pleine gueule. Amenra, c’est pas juste un son, c’est une expérience.
Et en vrai ? Ils seront à l’Élysée Montmartre le 15 mai. Si t’y vas, oublies pas ton cœur : il risque de ne pas ressortir intact.
Amenra – De Toorn / With Fang and Claw
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